qu’un enfant soit souverain pendant la vie de son père ; mais, suivant la coutume du pays, il succède au titre et à l’autorité de son père dès le moment de sa naissance. On choisit un régent ; le père du nouveau souverain conserve ordinairement, à ce titre, son autorité jusqu’à ce que son fils soit en âge de gouverner par lui-même : cependant, on avait dérogé à l’usage dans ce cas, et la régence était tombée sur Toutabah, oncle du petit roi, parce qu’il s’était distingué dans une guerre. Omao me fit sur l’Angleterre et ses habitans plusieurs questions qui décelaient beaucoup de pénétration et d’intelligence.
» Le 26, sur les trois heures du matin, je m’embarquai dans la pinasse, accompagné de M. Banks, pour faire le tour de l’île, et dresser une carte de ses côtes et havres. Nous prîmes notre route vers l’est, et à huit heures du matin nous allâmes à terre dans un district appelé Oahounné, gouverné par Ahio, jeune chef que nous avions vu souvent dans nos tentes, et qui voulut bien déjeuner avec nous. Nous y trouvâmes aussi deux autres Taïtiens de notre connaissance, Titéboalo et Houna, qui nous menèrent dans leurs maisons, près desquelles nous rencontrâmes le corps de la vieille femme dont M. Banks avait suivi le convoi. Cette habitation avait passé par héritage de la défunte à Houna ; et comme il était pour cela nécessaire que le cadavre y fût placé, on l’avait tiré du lieu où il avait été déposé