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ble de se traîner plus loin. On alluma du feu, et ceux qui étaient les plus fatigués furent laissés derrière pour prendre soin du malade. Banks et Solander, Green et Monkhouse continuèrent leur route, et bientôt parvinrent au sommet de la montagne. Comme botanistes ils eurent de quoi satisfaire leur attente ; ils trouvèrent beaucoup de plantes qui sont aussi différentes de celles qui croissent dans les montagnes d’Europe que celles-ci le sont des productions de nos plaines.

Le froid était devenu très-vif, la neige tombait en plus grande abondance, et le jour était si fort avancé, qu’il n’était pas possible de retourner au vaisseau avant le lendemain. C’était un parti bien désagréable et bien dangereux que de passer la nuit sur cette montagne et dans ce climat. Ils y furent pourtant contraints, et ils prirent pour cela toutes les précautions qui dépendaient d’eux. Pendant que Banks et Solander, profitant d’une occasion qu’ils avaient achetée par tant de dangers, s’occupaient à rassembler les plantes, ils renvoyèrent Green et Monkhouse vers Buchan et les personnes qui étaient restées avec lui. Ils fixèrent pour rendez-vous général une hauteur par laquelle ils pensaient que le chemin serait meilleur pour retourner au bois, en traversant le marais, qui, par cette nouvelle route, ne paraissait pas éloigné de plus d’un demi-mille, et au sortir duquel l’on se mettrait à l’abri dans le bois, où l’on pourrait élever