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troupe d’insulaires qui étaient plus de cent, et qui se retirèrent tous dans le premier lieu écarté qu’ils purent rencontrer ; il traversa ensuite la rivière, et entra dans les bois, passant devant plusieurs maisons qui étaient toutes désertes, et l’on ne vit pas un seul Taïtien pendant le reste de la procession, qui dura près d’une demi-heure. Ils appellent nineveh, la fonction que faisait M. Banks ; deux Taïtiens étaient chargés du même emploi. Comme les naturels avaient tous disparu, ils allèrent dire au principal personnage du deuil imiatata, il n’y a personne. Enfin on envoya tous les gens du convoi se laver dans la rivière et reprendre leurs habits ordinaires.

» Le 12, des Taïtiens se plaignirent à moi que deux des matelots leur avaient pris des arcs, des flèches et des cordes faites avec des cheveux tressés ; j’examinai l’affaire, et, trouvant que l’accusation était prouvée, je fis donner à chacun des coupables vingt-quatre coups de fouet.

» Nous n’avons point encore parlé de leurs arcs et de leurs flèches, et ils n’en apportaient pas souvent au fort ; cependant Toubouraï-Tamaïdé vint ce jour-là nous voir avec son arc, en conséquence d’un défi que lui avait fait M. Gore, Le chef pensait que c’était pour essayer à qui lancerait la flèche plus loin, et M. Gore, à qui frapperait mieux le but ; et comme celui-ci ne tâchait pas de pousser la flèche le plus loin qu’il lui serait possible, et que