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associations, nous accoutument à les voir sans en être surpris. Le meilleur usage peut-être que nous puissions faire de la connaissance de ces mœurs étrangères, c’est de nous montrer combien les sottises du genre humain sont essentiellement les mêmes presque partout. Lorsqu’un zélé dévot de l’église romaine voit les Indiens des bords du Gange persuadés qu’ils s’assurent le bonheur d’une vie future en mourant avec la queue d’une vache dans la main, il rit de leurs extravagances et de leur superstition ; mais ces Indiens riraient à leur tour, si on leur disait qu’il y a dans le continent de l’Europe des hommes qui imaginent qu’ils se procureront les mêmes avantages en mourant avec les sandales d’un franciscain.

» Comme les Taïtiens depuis quelques jours nous apportaient du fruit à pain en moindre quantité qu’à l’ordinaire, nous en demandâmes la raison, et l’on nous dit que les arbres promettaient une récolte abondante, et que chacun avait alors cueilli une partie des fruits pour en faire une espèce de pâte aigrelette qu’ils appellent mahié, et qui, après avoir subi une fermentation, se conserve pendant un temps considérable, et leur sert d’alimens lorsque les fruits ne sont pas encore mûrs.

» Le principal personnage du deuil devait faire le 10 la cérémonie en l’honneur de la vieille femme dont nous avons déjà décrit le tombeau. M. Banks était si curieux de voir tous les mystères de la solennité, qu’il résolut de