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qu’ils pouvaient rendre pour exprimer le roi George.

Il mourut à cette époque une vieille femme d’un certain rang, et qui était parente de Tomio. Cet incident nous donna occasion de voir comment ils disposent des cadavres, et nous confirma dans l’opinion que ces peuples n’enterrent jamais leurs morts, contre la coutume de toutes les autres nations actuellement connues. Au milieu d’une petite place carrée, proprement palissadée de bambous, ils dressèrent sur deux poteaux le tendelet d’une pirogue, et ils placèrent le corps en dessous, sur un châssis, tel que nous l’avons décrit plus haut. Le corps était couvert d’une belle étoffe, et on avait placé près de lui du fruit à pain, du poisson et d’autres provisions. Nous supposâmes que les alimens étaient préparés pour l’esprit du défunt, et que par conséquent ces Indiens ont quelques idées confuses de l’existence des âmes après la mort ; mais lorsque nous nous adressâmes à Toubouraï-Tamaïdé, afin de nous instruire plus particulièrement sur cette matière, il nous dit que ces alimens étaient des offrandes qu’ils présentaient à leurs dieux. Ils ne supposaient cependant pas que les dieux mangeassent, ainsi que les Juifs ne pensaient point que Jehovah pût habiter dans une maison. Il faut regarder leur offrande de la même manière que le temple de Jérusalem, c’est-à-dire, comme un témoignage de respect et de reconnaissance, et un moyen de solliciter la présence