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à sec de voile ; mais notre provision d’eau était trop peu considérable, et je devais craindre d’être emporté si loin du continent, qu’elle serait entièrement consommée avant de pouvoir nous en rapprocher. Il fallut donc tenir avec une voile ; le lendemain le temps se calma. Nous étions environnés de compagnies d’oiseaux de mer qui voltigeaient autour de nous, ou se promenaient sur les eaux : des baleines nous suivaient. Le jour était beau, mais la chaleur faible. L’été de ces climats ne diffère de l’hiver d’Angleterre que par la longueur des jours. » Byron reconnut, le 20, le cap des Vierges, qui forme au nord l’entrée du détroit de Magellan, et jeta l’ancre à deux milles du rivage ; c’est de là qu’il commença à observer la côte des Patagons, et c’est ici qu’il faut encore le laisser parler lui-même. Nous adopterons constamment cette méthode avec tous les voyageurs que nous allons suivre, la manière dont ils racontent ; ne nous laissant d’autre travail que celui d’abréger et de choisir ce qu’il y a de plus intéressant pour toutes les classes de lecteurs.

« Au moment où nous jetions l’ancre, j’observai avec ma lunette une troupe d’hommes à cheval qui arboraient une espèce de pavillon ou mouchoir blanc, et qui du rivage nous faisaient signe d’aller à terre. Curieux de connaître ce peuple, je fis mettre en mer mon grand canot ; je m’y embarquai avec M. Marshall, mon second lieutenant, et un détache-