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aucune conjoncture aussi favorable à une entreprise de ce genre que l’état de paix profonde dont jouissent heureusement ses royaumes, a jugé à propos de la mettre en exécution, etc. »

L’expédition fut composée de deux bâtimens. Le Dauphin était une frégate de vingt-quatre canons ; son équipage était composé de cent cinquante matelots.

La Tamar était une corvette[1] montée de seize canons, et commandée par le capitaine Mouat ; son équipage était composé de quatre-vingt-dix matelots.

Le commodore Byron partit des Dunes le 21 juin 1764, toucha à Rio-Janéiro le 13 septembre, en partit le 22 octobre, arriva au port Désiré le 21 novembre, en sortit le 5 décembre pour chercher vainement l’île Pepys, et s’assura qu’elle n’existait point. En faisant route pour regagner la côte de l’Amérique, il essuya le 15 une tempête affreuse. « Les vents, dit-il soufflaient avec une foreur inconcevable ; les lames étaient plus hautes et plus fortes que je ne les avais vues, il y avait vingt-quatre ans, en doublant le cap Horn avec l’amiral Anson. Je m’attendais à chaque instant à être submergé. Le vaisseau aurait été moins tourmenté, si je l’avais abandonné au gré des flots,

  1. Les traducteurs français des Voyages de Byron, Carteret, etc, ont rendu le mot anglais sloop par sloup. Ils n’ont sans doute pas fait la réflexion que les mots sloop of war désignent une corvette, et qu’un sloop, espèce de bâtiment qui n’a qu’un mât, ne convient pas pour un voyage autour du monde.