tance pour nous de découvrir un endroit convenable pour réparer le bâtiment ; enfin je le conjurai de revenir le plus promptement qu’il lui serait possible.
» Peu de temps après que j’eus dépêché le canot, j’envoyai à terre la chaloupe avec dix hommes bien armés, et avant huit heures elle nous rapporta une tonne d’eau. Je la renvoyai sur les neuf heures ; mais voyant quelques naturels du pays s’avancer vers l’endroit de la côte où nos gens débarquaient, je leur fis signal de revenir : je ne savais pas contre combien d’insulaires ils seraient exposés, et je n’avais point d’autre canot pour aller à leur secours, s’ils venaient à être attaqués.
» Dès que nos hommes furent rentrés à bord, nous vîmes trois des naturels du pays s’asseoir sous les arbres vis-à-vis du vaisseau. Comme ils continuèrent à nous regarder jusqu’à l’après-midi, aussitôt que j’aperçus le canot, je ne craignis plus de mettre en mer les deux embarcations à la fois, et j’envoyai mon lieutenant dans la chaloupe avec des verroteries, des rubans, etc., pour tâcher d’établir quelque commerce avec eux, et, par leur entremise, avec le reste des habitans. Les trois insulaires cependant quittèrent leur place, et s’avancèrent le long du rivage avant que la chaloupe pût aborder à terre. Les arbres les cachèrent bientôt à mon lieutenant ; mais nous tînmes les yeux fixés sur eux, et nous vîmes qu’ils rencontrèrent trois autres insulaires. Après avoir con-