mouchoir roulé autour de leur tête en guise de turban, et de quelques morceaux d’étoffes dont ils se ceignent les reins, et qu’ils attachent avec une agrafe d’argent. Aucune femme ne parut ; apparemment qu’ils les cachent pour ne pas les laisser voir aux étrangers. Leurs maisons, construites en bambous, sont propres, et s’élèvent sur des poteaux à huit pieds au-dessus du sol. Leurs canots sont très-bien faits. Nous en vîmes quelques-uns assez grands, dont ils se servent probablement pour aller commercer à Malacca.
» L’île est montueuse et bien boisée. Les cocotiers et le palmiste y abondent ; mais les habitans ne jugèrent pas à propos de nous faire présent de fruits : nous aperçûmes des rizières. En général, le pays nous parut très-fertile. Malgré l’agitation de la mer nous fîmes une pêche abondante. Les insulaires nous voyaient d’un œil jaloux jeter la seine le long de leur côte. Le temps fut constamment à l’orage durant les trente-six heures que nous passâmes devant cette île ; la pluie et les éclairs, accompagnés des plus violens coups de tonnerre, continuèrent presque sans interruption. »
Byron remit à la voile le 7 novembre. Le 28 il mouilla sur la rade de Batavia ; la quitta le 10 décembre. Le 9 mai 1766 il attérit aux Dunes, après un voyage de vingt-deux mois et quelques jours. Quoiqu’il n’eût pas fait des découvertes bien importantes, son voyage mérite néanmoins de tenir un rang honorable