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uns étaient sans armes, d’autres en avaient de très-dangereuses ; c’était une espèce de lame très-large par un bout, et garnie des deux côtés, sur une longueur d’environ trois pieds, de dents de requin aussi tranchantes que des lancettes. Nous leur montrâmes des cocos, en leur faisant signe que nous en avions besoin ; mais, loin de nous donner quelque espoir de nous en fournir, ils s’efforçaient d’enlever ceux que nous avions. N’ayant pu trouver de mouillage à cette île, je la quittai avec le regret de n’avoir procuré aucun soulagement à mes malades. Cette île, que mes officiers nommèrent île Byron, est située par 1° 18′ de latitude sud, et 173° 46′ de longitude ouest. »

Ce fut le 30 juillet que Byron eut connaissance des îles de Saypan, Tinian et Aiguigan, dans l’archipel des Ladrones, et le lendemain il mouilla près de la seconde, dans le même endroit où le Centurion avait jeté l’ancre. L’île ne s’offrit pas à Byron sous un aspect si séduisant qu’à son compatriote.

« Après avoir marqué la place où l’on devait dresser les tentes, j’entrepris, dit Byron, avec six de mes officiers, de pénétrer dans les bois pour découvrir ces points de vue charmant, ces perspectives enchanteresses, ces prairies dont la verdure n’est interrompue que par l’émail des fleurs, et qu’animent de nombreux troupeaux qui y paissent en liberté. Nous étions impatiens de jouir de la vue de ce délicieux pays, dont on trouve une description si inté-