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chers, laissaient voir différentes coupures. D’une pointe à l’autre de ces îles régnait un récif sur lequel la mer brisait et s’élevait à une hauteur effrayante. Les côtes du nord-ouest et de l’ouest étaient défendues par d’innombrables écueils qu’il eût été dangereux de vouloir ranger d’un peu près. Ces îles nous parurent plus fertiles que celles que nous avions visitées, et non moins peuplées, à en juger par les groupes de maisons que l’on voyait le long du rivage. Une grande pirogue se montra à quelque distance des côtes ; mais, à notre grand regret, les brisans nous forcèrent de nous éloigner de cette belle île, sans en prendre une connaissance plus exacte. Elle est à neuf lieues à l’ouest-nord-ouest de la chaîne de rochers que nous vîmes avant de les apercevoir, et qui est située par 10° 15′ sud et 169° 28′ ouest. Je nommai ce groupe îles du Danger.

» Une autre île, que nous vîmes le 27, semblait s’abaisser au niveau de la mer à mesure que nous en approchions. La verdure des nombreux cocotiers en rendait l’aspect très-agréable ; une grande lagune en baignait l’intérieur comme à l’île du roi Georges. Elle a près de trente milles de circonférence ; elle est bordée de brisans ; mes canots abordèrent avec beaucoup de peine, et rapportèrent près de deux cents cocos, qui, dans notre situation, furent pour nous d’un prix inestimable. Rien n’annonçait que cette terre fût habitée ; je la nommai île du duc d’York.