Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/28

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fournissent sont si petits, qu’on les assèche en y puisant trois fois plein une écale de coco. Comme ils ne tardent pas à se remplir de nouveau, il n’y a point de navire qui ne pût aisément y faire sa provision d’eau.

» Nous ne vîmes dans cette île aucun animal venimeux ; mais les mouches y sont insupportables ; elles nous couvraient de la tête aux pieds, et nous incommodaient même dans nos bâtimens. Je remarquai un grand nombre de perroquets et d’autres oiseaux qui nous étaient entièrement inconnus, une espèce de pigeons d’une beauté rare, et si doux et si familiers, qu’ils nous approchaient sans crainte ; ils nous suivaient souvent dans les cabanes des Indiens.

» De toute la journée nous n’aperçûmes ni habitans ni fumée dans aucun endroit de l’île ; ils craignaient sans doute qu’elle ne nous découvrît le lieu de leur retraite. Cette partie de l’île est située par 14° 29′ sud, et 148° 50′ de longitude ouest.

» Le lendemain 12 je m’approchai de l’île que j’avais vue à l’ouest de la précédente ; on ne trouva pas de fond le long de la côte. Elle se présente à peu près comme celle que nous venions de quitter ; elle renferme de même une lagune dans l’intérieur. Dès que les Indiens aperçurent notre vaisseau, ils accoururent en foule sur le rivage. Ils suivirent nos mouvemens pendant que nous prolongions la côte. Une si longue course semblait les fatiguer, probablement à cause de l’excès de la