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la chaloupe. Il serait difficile de savoir si les Hollandais périrent avec leur vaisseau sur cette côte, ou s’ils furent massacrés par les naturels ; mais il paraît probable que leur vaisseau ne retourna jamais en Europe, puisqu’il n’existe aucune relation de son voyage ni des découvertes qu’il a pu faire. Si ce vaisseau quitta cette île, on ne devine pas pourquoi il y laissa le gouvernail de sa chaloupe ; si, au contraire, il fut mis en pièces par les Indiens, il doit y avoir dans cette île des restes plus considérables de ferremens. Mais nous n’eûmes pas le temps de faire des recherches relatives à cet objet.

» À une très-petite distance des maisons des insulaires, nous vîmes d’autres bâtimens carrés, assez ressemblans à des tombeaux ; ils étaient ombragés par de grands arbres ; les murs et le comble en étaient de pierre. Nous trouvâmes aussi près de ces bâtimens plusieurs caisses pleines d’os de morts, et sur les arbres qui les ombrageaient on voyait suspendus des os et des têtes de tortues, et des poissons de diverses espèces, renfermés dans une corbeille de roseau.

» Nos canots firent plusieurs voyages à terre, d’où ils rapportèrent des cocos et une grande quantité de plantes anti-scorbutiques. Ces provisions nous furent d’un si grand secours, que bientôt il n’y eut plus personne attaqué du scorbut. L’eau de source de cette île est très-bonne, mais peu abondante ; les puits qui la