sent un bateau avec toute l’exactitude que pourrait y mettre un habile charpentier. Afin de joindre ces planches, ils font des trous avec un os attaché à un bâton qui leur sert de villebrequin ; dans la suite ils se servirent pour cela de nos clous avec beaucoup d’avantage : ils passent dans ces trous une corde tressée qui lie fortement les planches l’une à l’autre. Les coutures sont calfatées avec des joncs secs, et tout l’extérieur du bâtiment est enduit d’une résine que produisent quelques-uns de leurs arbres, et qui remplace très-bien l’usage du brai.
» Le bois dont ils se servent pour leurs grandes pirogues est une espèce de corossolier très-droit, et qui s’élève à une hauteur considérable. Nous en mesurâmes plusieurs qui avaient près de huit pieds de circonférence au tronc, et vingt à quarante de contour à la hauteur des branches, et qui étaient partout à peu près de la même grosseur. Notre charpentier dit qu’à d’autres égards ce n’était pas un bon bois de construction, parce qu’il est très-léger. Les petites pirogues ne sont que le tronc creusé d’un arbre à pain, qui est encore plus léger et plus spongieux : le tronc a environ six pieds de circonférence, et l’arbre en a vingt à la hauteur des branches.
» Les principales armes des Taïtiens sont les massues, les bâtons noueux par le bout, et les pierres qu’ils lancent avec la main ou avec une fronde. Ils ont des arcs et des flèches. La flèche