corps. J’étais curieux d’apprendre d’où elle avait eu ces bracelets et ces grains de verroterie ; je fis, pour m’en instruire, tous les signes dont je pus m’aviser, mais je ne réussis pas à me faire entendre. Un de ces Patagons me montra le fourneau d’une pipe qui était de terre rouge ; je compris bientôt que la troupe manquait de tabac, et qu’ils souhaitaient que je pusse leur en procurer ; je fis un signe à mes gens qui étaient sur le bord de la mer, rangés dans le même ordre où je les avais laissés ; et aussitôt trois ou quatre d’entre eux accoururent, dans la persuasion que j’avais besoin de leur secours. Les Indiens qui, comme je l’avais observé, avaient presque toujours eu les yeux fixés sur eux, n’en virent pas plus tôt quelques-uns s’avancer, qu’ils se levèrent tous en poussant un grand cri, et fuirent sur le point de quitter la place pour aller sans doute prendre leurs armes, que vraisemblablement ils avaient laissées à très-peu de distance. Pour prévenir tout accident et dissiper leurs craintes, je courus au-devant de mes gens, et du plus loin que je pus me faire entendre, je leur criai de retourner, et d’envoyer un d’entre eux avec tout le tabac qu’on pourrait lui donner. Les Patagons revinrent alors de leur frayeur, et reprirent leur place, à l’exception d’un vieillard qui s’approcha de moi pour me chanter une longue chanson. Je regrettai beaucoup de ne pas l’entendre ; il n’avait pas encore fini de chanter, que M. Cumming arriva avec le tabac. Je ne pus
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