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puis appelée la Nouvelle-Hollande ; mais les travaux des navigateurs qui firent ces découvertes sont perdus pour l’histoire de la géographie. La crainte d’inspirer aux autres nations de l’Europe l’idée de s’établir dans des pays si voisins des établissemens hollandais dans les îles du midi de l’Asie engagea la compagnie à supprimer tout ce qui pouvait fournir quelques lumières sur ces contrées : voici à quoi se borne ce que l’on sait sur ces découvertes.

En 1605 l’yacht hollandais le Duyfhen (la Colombe) fut expédié de Bantam pour explorer les îles de la Nouvelle-Guinée. Il navigua le long de ce que l’on croyait être la côte occidentale de ce pays jusqu’à 13° 45′ sud. Il trouva que cette vaste étendue de côtes était en grande partie déserte, et en quelques endroits habitée par des sauvages farouches et cruels, de couleur noire, qui tuèrent des hommes de son équipage. C’est ce qui empêcha de rien apprendre sur ce pays ni sur les parages voisins, comme on était chargé de le faire. Ainsi le manque de vivres et de provisions de tout genre obligea de laisser la découverte incomplète. La pointe de terre la plus éloignée, marquée sur la carte de route, fut nommée cap Keer-Veer (cap du Retour).

En quittant la Nouvelle-Guinée, le Duyfhen fit route au sud, le long des îles de la partie occidentale du détroit de Torrès, jusqu’à la partie de la terre australe un peu à l’ouest et au sud du cap York. On regardait toutes ces ter-