Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/93

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Du côté du détroit appelé Terre des États, la côte parut inaccessible, elle n’offrit partout à la vue que des roches aiguës et des précipices ; l’on ne trouva pas fond près du rivage.

En quittant ce mouillage, Nodal fit voile au sud-ouest, côtoya, autant que les vents et les courans le lui permirent, la Terre du Feu, pour chercher une autre ouverture que celle par laquelle il venait de passer. Il reconnut les îles Barnevelt, qui ne sont que des rochers arides ; doubla le cap de Hoorn, derrière lequel on trouva un port assez commode, mais où les équipages eurent beaucoup à souffrir du froid excessif accompagné de neige et de grêle ; fut poussé jusqu’à 59° 30′, et découvrit de petites îles qui furent nommées Diego Ramirès, d’après le principal pilote.

Nodal remonta ensuite au nord en rangeant la côte occidentale de la Terre du Feu, et n’ayant pas assez de vivres pour poursuivre son voyage le long de la côte de l’Amérique, il entra dans le détroit de Magellan, repassa dans l’Océan atlantique, et, ayant touché à Fernambouc pour se ravitailler, il revint à Séville le 9 juillet 1619, sans avoir perdu un seul homme.

Lorsque les Hollandais eurent bien vérifié que Le Maire et Schouten avaient en effet trouvé une nouvelle entrée plus facile et plus courte que le détroit de Magellan pour passer de l’Océan atlantique dans le grand Océan, l’on reprit les anciens projets de ruiner les éta-