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peu de largeur le rendrait inutile. En s’avançant au sud-est, Nodal vit, près d’un cap qu’il appela de las Pennas, un autre canal rempli de rochers et de bas-fonds ; ces découvertes confirmèrent l’opinion que la Terre du Feu n’est qu’un amas d’îles. Toute cette côte est très-escarpée et très-haute, les montagnes étaient couvertes de neiges ; mais, au delà du 54e. degré, on la trouva moins haute ; elle était revêtue de verdure et d’arbres. Elle est toute découpée de baies et de promontoires.

Nodal, parvenu à l’entrée du détroit de Le Maire, le trouva tel qu’il avait été représenté dans les cartes de la relation de ce navigateur, mais, quoiqu’il eût un vent très-favorable, la violence des courans l’empêcha de l’embouquer. Il fut poussé à trente lieues au sud-est, et crut voir une côte qu’il supposa, conformément aux idées reçues à cette époque, devoir faire partie d’un grand continent qui pouvait s’étendre vers le sud de l’Afrique.

Peut-être fut-il porté en effet jusqu’à la vue d’une terre ; mais dans ce cas ce fut bien au delà de trente lieues, car la terre la plus proche à l’est de la côte orientale de la Terre des États en est éloignée de 15° en longitude.

Enfin, revenant sur ses pas, Nodal entra dans le détroit de Le Maire, et, ayant jeté l’ancre à un mille de l’embouchure dans une baie sablonneuse, il descendit sur la côte de la Terre du Feu, près d’une rivière d’eau douce ombragée de beaux arbres, où l’équi-