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qui, à l’arrivée de la Concorde, était président du conseil des Indes, manda, le 1er. novembre, Le Maire et Schouten devant le conseil, et leur déclara, au nom de la compagnie, qu’il les arrêtait prisonniers, et qu’il confisquait leur bâtiment et tout ce qu’il portait. Schouten eut beau représenter le tort et l’injustice qu’on lui faisait, comme il n’était pas le plus fort il fut contraint de subir la loi qu’il plut au conseil de lui imposer ; le président répliqua qu’il était obligé d’obéir aux ordres qu’il avait reçus, ajoutant que Le Maire et Schouten avaient la faculté de se pourvoir en Europe devant les tribunaux, et d’y poursuivre la réparation du tort qu’ils prétendaient qu’on leur avait fait.

Ainsi dépouillés, Le Maire et Schouten furent embarqués sur le vaisseau de Spilberg ; leurs officiers et leurs matelots furent répartis sur les autres bâtimens de la flotte de cet amiral. Elle mit à la voile le 14 décembre. Outré de l’injustice de ses compatriotes, et dévoré de chagrin, Le Maire mourut le 22, à la fleur de son âge, vivement regretté de Spilberg, qui avait eu le temps de le bien connaître. Schouten attérit en Zélande le 1er. juillet 1617, ayant achevé son voyage autour du monde en deux ans et dix-huit jours. Il revit sa patrie, et fut reçu avec tous les éloges qui lui étaient dus ; mais nous n’apprenons pas qu’il ait été dédommagé de la confiscation de son bâtiment.

Les îles des Cocos et des Traîtres, recon-