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flèches. Ils montraient de loin du poisson sec, des cocos, du tabac, et un petit fruit qui ressemblait à nos prunes. On les encouragea par des signes de paix et d’amitié. D’autres canots, qui paraissaient venir de la même île, apportèrent des vivres et quelques porcelaines de la Chine. Leur tranquillité à la vue du navire et du canon fit juger qu’ils connaissaient les vaisseaux de l’Europe. Ces sauvages avaient la peau plus jaune et la taille plus haute que ceux des îles précédentes. La plupart portaient aux oreilles des anneaux de verre, qu’ils ne pouvaient avoir reçus que des Espagnols. Toutes ces apparences soutenaient le courage des Hollandais ; mais elles ne jetaient pas plus de jour sur leur navigation. Le 24, ils se trouvèrent à la hauteur d’un demi-degré sud. Leur course fut au nord-ouest et à l’ouest-sud-ouest, le long d’une belle et grande île, qu’ils nommèrent l’île de Schouten, du nom de leur capitaine. Ils donnèrent à sa pointe orientale le nom de cap de Bonne-Espérance, parce que, trouvant dans leurs cartes des îles à l’est de Banda, ils se flattèrent que ce cap pouvait être une pointe de ces îles, et que la route était libre pour arriver à Banda par le sud. Cependant, comme l’île de Schouten s’étendait jusque sous la ligne, ils craignirent aussi que ce ne fût une de celles qui sont marquées dans les cartes à l’ouest de la Nouvelle-Guinée jusqu’à la ligne. Dans cette supposition, ils s’exposaient à tomber dans quelqu’un des golfes de Gilolo.