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diesse : ils apportèrent quantité de cocos et de bananes, du gingembre vert, et des racines jaunes qui leur tiennent lieu de safran, pour lesquelles on leur donnait en échange des grains de verre, des clous et des couteaux rouillés. Ces insulaires sont absolument nus. On vit entre leurs mains quelques pots de fer, qui devaient être venus des Espagnols. Ils ne paraissaient pas surpris de la forme du navire ; et, quoique effrayés de l’artillerie, ils n’en craignaient ni le bruit ni la vue. Ils donnaient à la plus orientale de leurs îles le nom de Moa ; celui d’Insou à la seconde, et celui d’Arimoa à la dernière et la plus haute, qui est à cinq ou six lieues de la Nouvelle-Guinée. On ne cessa point de trouver ces sauvages fort traitables, et d’en recevoir à vil prix toutes sortes de rafraîchissemens. Ils font du pain et des galettes de cassave ; mais elle n’est pas comparable à celle des Indes occidentales.

Le 20 on leva l’ancre pour continuer de suivre la côte à l’ouest-nord-ouest. On eut, à 13′ sud, la vue de plusieurs îles vers lesquelles on était porté par les courans ; ce qui n’empêcha point qu’ayant trouvé un fort bon fond sur treize à quinze brasses, on ne mouillât le soir avec d’autant plus de confiance qu’on n’avait point aperçu de feu dans l’île voisine. Cependant la pointe du jour fit découvrir six grands canots, avec des ailes et de l’accastillage. Les sauvages qui les montaient s’approchèrent timidement, quoique armés d’arcs et de