Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/80

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

velle-Guinée. Le 12, à 2° 58′ sud, ils eurent la faveur des courans qui portaient à l’ouest, suivant leur direction ordinaire, le long de ce pays. Les 13 et 14, on continua de suivre la même côte ; et le 15, trois îles basses et peuplées, qui paraissaient remplies de cocotiers, offrant un bon mouillage, depuis quarante brasses jusqu’à sept, à demi-lieue de la grande terre, on y mouilla sur un excellent fond. Les Hollandais auraient trouvé sur-le-champ du remède à tous leurs besoins, s’ils y étaient descendus avec moins d’imprudence. Mais n’ayant observé aucune précaution pour s’approcher du rivage avec la chaloupe, les insulaires, qui étaient sur leurs gardes, leur tirèrent une nuée de flèches dont ils blessèrent seize matelots. On ne laissa point d’aborder dans la plus petite des deux îles, ou, dans le premier feu de la vengeance on brûla quelques maisons dispersées. Les sauvages de l’île voisine parurent furieux , et poussèrent d’horribles cris ; mais ils n’osaient passer d’une île à l’autre, dans la crainte de quelques pièces de gros canon, qui battaient le long du rivage et dans le bois, où les boulets pénétraient avec un fracas épouvantable. Le soir, ils envoyèrent demander la paix, après quoi deux ou trois canots étant au-dessus du vent du vaisseau, sans oser s’en approcher, jetèrent des cocos dans la mer, afin que le courant les portât vers les Hollandais. On les pressa de venir à bord par des signes qui leur inspirèrent enfin plus de har-