Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/79

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

culier, comme d’être louche, boiteuse, bossue, et quelque marque de mauvaise santé ; ce qui fit juger que l’air du pays était malsain, d’autant plus que les maisons y étaient élevées sur des pieux, à huit ou neuf pieds de terre. La hauteur de cette côte est de 3° 43′ sud. On alla chercher un meilleur mouillage dans une baie voisine, où l’ancre fut jetée sur vingt-cinq brasses, fond de sable mêlé d’argile. Les habitans de deux villages envoyèrent à bord deux canots, avec quelques cocos qu’ils voulurent vendre fort cher. Ils demandaient pour quatre noix une brasse de toile ; et c’était à cette marchandise qu’ils s’attachaient le plus. Un commerce si peu avantageux, joint à la rareté des vivres qui se réduisaient à quelques pourceaux, n’arrêta pas long-temps les Hollandais. Ils se retrouvèrent le lendemain à , et, dans l’inquiétude de leur sort, les rations furent réglées. Ils ignoraient absolument dans quelle partie du monde ils étaient, près ou loin des îles de l’Inde, et si c’était la Nouvelle-Guinée dont ils avaient constamment la vue : toutes leurs cartes ne leur offrant aucune lumière sur les pays qu’ils découvraient chaque jour, ils n’avaient d’autres règles que de faibles conjectures.

La course du 11 fut à l’ouest-nord-ouest, avec peu de changement le long de la côte, qu’ils ne se lassaient pas de suivre à moins de trois lieues. Vers midi, ils doublèrent un haut cap : ces terres étaient en effet celles de la Nou-