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châteaux comme les galions. Cependant leur largeur ne suffit que pour deux hommes. On vit une des plus grandes pirogues, dont les pièces étaient jointes ensemble par des coutures bien goudronnées, ou frottées de térébenthine.

L’équipage fit de l’eau sans obstacle ; mais le jour suivant quelques canots étant venus à bord sans y rien apporter, et sans vouloir payer la rançon du prisonnier, on prit le parti de le mettre à terre, et de ne prendre aucune confiance à des hommes si sauvages. De la côte on aperçut une autre île au nord. La nuit du 29 Schouten fit remettre à la voile, et dans tout le jour suivant on ne put découvrir le bout de la terre qu’on quittait ; elle courait à l’ouest et au nord-ouest-quart-d’ouest, avec plusieurs baies ; mais le même jour on eut la vue de deux hautes îles, toutes deux au nord de la grande, et le 30 au matin on vit approcher plusieurs canots montés d’hommes noirs, qui, en arrivant à bord, rompirent leurs zagaies sur leurs têtes : c’était apparemment un signe de paix ; mais ils n’avaient rien apporté pour la confirmer, quoiqu’ils demandassent tout ce qui s’offrait à leurs yeux. On les trouva néanmoins plus civilisés que tous ceux qu’on avait vus jusqu’alors. Ils avaient le milieu du corps couvert de plusieurs feuilles. Leurs canots étaient mieux construits que les autres, et portaient même quelques ornemens de sculpture à l’avant et à l’arrière. On observa que ces