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Ils portaient des bracelets de nacre de perle au-dessous des coudes et aux poignets. Leur unique vêtement est une feuille d’arbre au milieu du corps, avec une ceinture d’écorce pour la soutenir. Ils paraissent très-robustes, et bien proportionnés dans leur taille. Leurs dents sont noires, et leurs cheveux de la même couleur, courts et crépus, mais beaucoup moins laineux que ceux des Éthiopiens. Ils ont des bonnets d’écorce d’arbre peinte, dont ils portent deux ou trois l’un sur l’autre, joints ou lacés par une espèce de cordon ; ce qui leur donne l’air d’une coiffure de femme. La plupart avaient une petite corbeille de jonc pendue au côté, dans laquelle ils mettent de la chaux pour saupoudrer ce que l’auteur nomme leur pinang. Leurs civilités consistent à ôter leur bonnet, à se mettre la main sur la tête, et à s’y mettre aussi des feuilles d’arbre, qui paraissent un signe particulier d’affection. On les prit pour des Papous. En venant à bord, ils chantaient ensemble avec assez d’harmonie. Les poignées de leurs sabres sont ornées ; mais cette arme, et celles qu’on a nommées, ne sont que pour les ennemis de leur nation. Lorsqu’ils sont mécontens l’un de l’autre, leur usage est de se mordre entre eux comme des chiens. Tous leurs canots ne sont pas égaux. On compta jusqu’à dix-sept couples de rameurs sur les grands, et depuis deux couples jusqu’à dix sur les petits. Ils gouvernent également de l’avant et de l’arrière, et ces petits bâtimens ont des