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À cette distance, et par 25° sud, il découvrit, le 26 janvier 1606, une petite île rase, presque à fleur d’eau, qui parut avoir quatre lieues de circuit. Ce n’était proprement qu’un plateau de sable, sur lequel s’élevaient quelques cocotiers et d’autres arbres épars. On ne trouva point de fond près de ses côtes qui n’offraient aucun mouillage. On jugea qu’elle ne pouvait être habitée. On la nomma la Incarnation.

On fit route à l’ouest, on essuya des grains durant deux jours ; le troisième, au lever du soleil, on vit une île que des bandes d’oiseaux avaient annoncée la veille. Elle parut avoir douze lieues de circuit ; elle était haute, plate et unie. La difficulté d’y aborder empêcha Quiros de s’y arrêter. Il la nomma San-Juan-Baptista.

Le 4 février, après une violente tempête, on reconnut une île de trente lieues de tour, environnée d’un récif de corail ; le milieu était occupé par une grande lagune. On n’y aperçut ni port ni place propre à un embarquement, et l’on ne trouva point de fond à ses approches. Elle reçut le nom de Sant-Elmo.

Le lendemain, on en reconnut quatre semblables, qui furent nommées las quatro Coronadas, et on s’en éloigna pour en joindre une que l’on voyait à quatre lieues dans l’ouest-nord-ouest, et qui paraissait avoir dix lieues de circuit. Elle fut nommée San-Miguel ; elle était inabordable, de même que la Conversion