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honte de se mêler publiquement avec les hommes, même fort près de la personne du roi. Elles portent les cheveux fort courts, mais en récompense elles ont de longues mamelles, qui leur pendent comme des sacs de cuir jusqu’au milieu du ventre.

On ne put distinguer si ces insulaires étaient idolâtres, ni s’ils avaient quelque autre culte que la prière qu’on croyait leur avoir vu faire. Mais on remarqua facilement qu’ils vivaient avec aussi peu de soin que les animaux : ils n’avaient aucune idée de commerce. Les présens qu’ils firent aux Hollandais étaient donnés par boutades ou par saillies, et les Hollandais, réglaient leurs libéralités sur celles qu’ils recevaient d’eux : ils ne sèment ni ne moissonnent ; ils ne font aucune sorte d’ouvrage. Leurs alimens se bornent aux productions naturelles de la terre, qui ne consistent guère qu’en cocos, en ubas, en bananes et peu d’autres fruits. Les animaux qu’ils mangent se multiplient d’eux-mêmes. Une partie de leurs femmes cherchent dans le creux du rivage les petits poissons que la mer y laisse en se retirant ; les autres pêchent avec de petits hameçons.

Le roi de la seconde île était venu visiter l’autre ; il avait amené seize porcs, et son cortége était composé de trois cents hommes, qui avaient autour de la ceinture une provision d’herbes vertes dont ils font leur breuvage. Lorsqu’il découvrit le roi son voisin, il lui fit un grand nombre d’inclinations et de révéren-