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quelques endroits de petites plumes vertes et rouges, qui venaient des perroquets de l’île. On y voit un autre oiseau, dont l’auteur juge que les insulaires font beaucoup de cas, parce que tous les conseillers du roi en avaient un perché près d’eux sur un petit bâton. Ces oiseaux, qui ont quelque ressemblance avec le pigeon, sont blancs jusqu’aux ailes, et noirs dans tout le reste du corps, à la réserve de quelques plumes rougeâtres qu’ils ont sous le ventre. Le Maire offrit aux deux rois quelques présens de peu de valeur, qui devinrent de précieuses richesses entre leurs mains.

Le 29, quelques Hollandais entreprirent de visiter l’île. Le roi et son frère s’étant empressés de les accompagner, ils montèrent sur un terrain fort élevé, d’où ils ne virent que des lieux sauvages et quelques vallées stériles. Ils trouvèrent une terre rouge, dont les femmes du pays font une teinture qui leur sert à se frotter la tête et les joues. En retournant au rivage, ils passèrent par des lieux plus rians et plantés de cocotiers qui étaient chargés de fruits. Là, tandis qu’ils se reposaient sous ces arbres, le frère du roi, sans autre secours qu’un petit lien qu’il s’attacha aux jambes, monta tout d’un coup, avec une agilité surprenante, jusqu’à la cime d’un des arbres les plus hauts et les plus droits. Il y cueillit des cocos, qu’il apporta aux étrangers, et qu’il ouvrit très-facilement avec un petit morceau de bois. Le roi fit entendre à ses hôtes qu’il avait souvent la