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parence de réussir plus heureusement ; qu’on s’était même avancé à l’ouest beaucoup au delà de son intention ; qu’en continuant cette route on se trouverait infailliblement au sud de la Nouvelle-Guinée, et que, si l’on n’y découvrait point de passage, comme on n’en avait aucune certitude ni la moindre connaissance, le vaisseau et l’équipage couraient sans doute à leur perte, puisqu’il serait impossible de retourner à l’est contre les vents, qui dans ces mers soufflent continuellement de cette partie ; enfin qu’il restait fort peu de vivres, et qu’on ne voyait aucun moyen de s’en procurer ; d’où il conclut qu’il était nécessaire de changer de route, et de mettre le cap au nord pour se rendre aux Moluques par le nord de la Nouvelle-Guinée.

Cet avis étant approuvé du conseil, on tourna aussitôt les voiles au nord-nord-ouest jusqu’au lendemain qu’avec un vent du sud on porta droit au nord. Le 21, on se trouva proche d’une île d’où vingt canots vinrent abord avec des marques extraordinaires de franchise et de douceur. Cependant un des insulaires, qui était armé d’une zagaie fort aiguë, menaça un matelot de l’en frapper. Leurs cris, qui s’élevèrent au même moment, furent pris pour un signal d’attaque. On leur tira deux coups de canon et quelques coups de mousquets, qui en blessèrent deux et qui forcèrent les autres à s’éloigner ; ensuite la chaloupe s’étant approchée de la terre avec la sonde, les insulaires de six ou sept canots dont elle se vit environ-