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exposer. Son fils y passa, et fut traité avec distinction. Ceux qui montèrent avec lui se jetèrent à genoux, baisèrent les pieds des chefs, et marquèrent de l’admiration pour tout ce qui frappait leurs yeux. Ils semblaient presser les Hollandais par leurs signes de descendre sur leur côte et de prendre confiance à leur amitié. On reçut d’eux trois hameçons, qui pendaient à des roseaux un peu plus gros que les nôtres, avec des crocs de nacre de perle.

Le 13, on fut sollicité si vivement par d’autres canots de s’approcher de la seconde île, qu’enfin l’ancre fut levée par complaisance. Pendant le jour on vit venir environ quarante-cinq canots, qui furent suivis d’une flotte de vingt-trois petits bâtimens à voile. Ces bâtimens portaient chacun vingt-cinq hommes, et les canots quatre ou cinq. Le commerce se fit d’abord avec de grandes apparences de bonne foi ; mais ce prélude n’était qu’une préparation à la plus noire perfidie. Le roi se trouvait dans un des petits bâtimens. En vain renouvela-t-on les instances pour le faire passer à bord. Son obstination parut d’autant plus suspecte, que toute sa flotte environnait le vaisseau. Enfin il quitta son bâtiment pour passer dans un canot. Son fils passa dans un autre, et tous leurs gens firent aussitôt un grand cri, qui était apparemment le signal de l’assaut. En effet, le bâtiment que le roi venait de quitter aborda le vaisseau avec autant