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fit juger qu’il y avait assez proche d’autres terres au sud. Le matin du 16 ils eurent la vue d’une autre île au nord, dont ils s’approchèrent avec de meilleures espérances. Ils n’y trouvèrent pas plus de fond qu’à la précédente, et le milieu en était aussi submergé. Elle était bordée d’arbres, qui n’étaient ni des palmiers ni des cocotiers. Les matelots de la chaloupe, qui allèrent sonder jusqu’au rivage, n’aperçurent point d’hommes ; mais ils découvrirent assez proche de la mer une mare d’eau douce, d’où les brisans ne leur permirent pas d’emporter plus de quatre barils. Ils se fournirent plus heureusement d’une sorte d’herbe qui avait le goût du cresson, et dont on fit cuire une pleine chaudière, qui soulagea beaucoup les malades. Cette île est à quinze lieues de celle qu’on venait de quitter. On lui donna le nom de Waterlandt (pays d’eau).

Le matin du 18, on découvrit encore une île basse, au sud-ouest, à vingt lieues de la précédente, et l’on y trouva fond sur vingt, vingt-cinq et quarante brasses, près d’une pointe, sous laquelle un banc étroit s’avance en mer, et paraît finir à la portée du mousquet. Ceux qui descendirent au rivage n’eurent pas peu de peine à traverser les brisans. Ils entrèrent assez loin dans un bois, d’où la vue de quelques sauvages les fit retourner promptement à bord. Mais ils furent suivis d’une légion de mouches, qui s’attachèrent, avec une étrange opiniâtreté, à leurs visages