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pendant les grandes chaleurs, parce que les mandarins et les soldats qui devaient nécessairement assister à cette cérémonie ne pouvaient s’assembler sans beaucoup de fatigue ; mais que, vers le mois de septembre, lorsque la saison commencerait à s’adoucir, il le recevrait avec joie. Anson était informé qu’on avait déjà fait partir de Canton un courrier pour la cour de Pékin, avec la nouvelle de l’arrivée des deux vaisseaux. Il ne put douter que le motif des délais du vice-roi ne fût de gagner du temps, pour recevoir des ordres de l’empereur. Mais cette partie de la commission des mandarins n’était pas la plus importante. Ils parlèrent des droits que les deux vaisseaux devaient payer. Le chef d’escadre rejeta cette proposition d’un ton ferme. Il répondit que, n’ayant point apporté de marchandises dans leurs ports, et n’ayant pas dessein d’en emporter, il ne devait pas être compris dans le cas des lois de la Chine, qui ne pouvaient regarder que les vaisseaux marchands ; qu’on n’avait jamais exigé de droits pour les vaisseaux de guerre dans les ports où l’usage était d’en recevoir ; et que les ordres du roi son maître lui défendaient expressément de se relâcher sur ce point. Une réponse si décisive arrêta les mandarins. Ils passèrent au dernier article de leur commission ; c’était de prier le chef d’escadre de relâcher les prisonniers qu’il avait à bord, parce que le vice-roi craignait que l’empereur son maître n’apprît avec chagrin, qu’on retenait