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pagne à plus d’un million sterling. Si l’on y ajoute, dit-il, les dépenses que cette couronne fit pour l’équipement de l’escadre de don Pizarro, les frais extraordinaires où l’escadre anglaise la jeta dans ses ports d’Amérique, et la ruine de ses vaisseaux de guerre, le total doit monter à des sommes excessives.

On trouva sur le galion des dessins, des journaux, et la carte du grand Océan entre le Mexique et les Philippines.

En laissant tomber l’ancre en-deçà de Bocca-Tigris, passage étroit qui forme l’embouchure de la rivière de Canton, le dessein du chef d’escadre était d’entrer le lendemain dans ce canal, et de remonter jusqu’à l’île du Tigre, où la rade est à couvert de tous les vents. Mais on vit arriver avant la nuit une chaloupe envoyée par le commandant des forts de Bocca-Tigris pour s’informer d’où venaient les deux vaisseaux. Anson répondit à l’officier que le Centurion était un vaisseau de guerre du roi de la Grande-Bretagne, et l’autre bâtiment une prise qu’il venait de faire sur les Espagnols, qu’il voulait faire entrer dans la rivière pour y trouver un abri contre les ouragans de cette saison, et qu’il se proposait de partir pour l’Angleterre au retour de la bonne mousson. L’officier lui demanda un état des hommes, des armes et de toutes les munitions de guerre qu’il avait à bord, parce que son devoir l’obligeait d’en rendre compte au gouvernement de Canton. Mais lorsqu’il eut entendu que les Anglais