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CHAPITRE IX.

Le Maire et Schouten. Spilberg.

Les états-généraux des Provinces-Unies ayant accordé à la compagnie des Indes orientales des lettres patentes qui défendaient à tous les citoyens de la république de passer au sud du cap de Bonne-Espérance, et même dans le détroit de Magellan pour aller aux Indes, et dans les pays connus et non connus situés hors des limites de l’Océan atlantique, cette prohibition, au lieu d’arrêter les spéculateurs, donna un nouvel essor à leur industrie. Les esprits se tournèrent d’abord vers les moyens d’éluder la loi ; ensuite on imagina de chercher à pénétrer par une nouvelle route dans le grand Océan.

On a dû voir d’ailleurs, par les voyages qu’on vient de lire, combien le passage du détroit de Magellan offrait de difficultés, de fatigues et de dangers. C’était donc un important service à rendre à la navigation que d’ouvrir de l’Océan atlantique au grand Océan une communication plus sûre et plus facile. C’est ce qu’entreprit Jacques Le Maire, et le succès a rendu son nom immortel.

Il était fils d’Isaac Le Maire, négociant très-entreprenant, qui demeurait à Egmont, près