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d’escadre qu’il avait ordre du vice-roi de Canton d’examiner l’état du vaisseau. La chaloupe anglaise partit sur-le-champ pour l’amener à bord. On fit de grands préparatifs pour sa réception. Cent des meilleurs hommes de l’équipage se revêtirent de l’uniforme des soldats de la marine, prirent les armes et se rangèrent sur le tillac. Il monta sur le bord au son des tambours et de toute la musique militaire des Anglais ; et, passant devant leur corps de troupes, il fut reçu sur le pont par le chef d’escadre, qui le conduisit dans la chambre. Il y répéta sa commission. Elle consistait à vérifier les articles de la lettre, et particulièrement celui de la voie d’eau. Deux charpentiers chinois, qu’il avait amenés dans cette vue, se disposèrent à l’exécution de ses ordres. Il avait mis chaque article à part sur un papier, avec une assez grande marge sur laquelle il devait écrire ses observations.

Ce mandarin paraissait non-seulement homme de mérite, mais ouvert et généreux, deux qualités que l’auteur ne croit pas communes à la Chine. Après diverses recherches, les charpentiers chinois trouvèrent la voie d’eau telle qu’on l’avait représentée, et conclurent qu’il était impossible de mettre le vaisseau en mer avant qu’il fût radoubé. Alors le mandarin témoigna au chef d’escadre qu’il reconnaissait la vérité de toutes ses représentations. Il continua d’examiner les autres parties du vaisseau ; et sa principale attention tomba sur les