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pulco  ; mais, lorsqu’il examina sérieusement ce dessein, il y trouva un obstacle insurmontable. Les prisonniers qu’il interrogea sur les vents qui règnent sur la côte l’assurèrent qu’à une médiocre distance du rivage on avait un calme tout plat pendant la plus grande partie de la nuit, et que vers le matin il s’élevait toujours un vent de terre ; ainsi le projet de mettre le soir à la voile, pour arriver dans le cours de la nuit devant la place, devenait une entreprise impossible.

Les Anglais se seraient épargné de mortelles impatiences et d’inutiles raisonnemens, s’ils avaient pu savoir, comme ils l’apprirent dans la suite, que l’ennemi avait reconnu qu’ils étaient sur la côte, et qu’il avait mis un embargo sur le galion jusqu’à l’année suivante. Mais, demeurant toujours persuadés qu’ils n’étaient pas découverts, ce ne fut que la nécessité de leur situation qui leur fit prendre le parti de chercher de l’eau. Ils résolurent de se rendre au port de Séguatanéio, parce qu’il était le moins éloigné. Les chaloupes qu’ils avaient envoyées pour reconnaître l’aiguade revinrent le 5 avril, après avoir découvert de l’eau excellente, environ à sept milles à l’ouest des rochers de Seguatanéio. Anson renvoya les chaloupes pour le sonder, et s’y rendit à leur retour, après avoir appris que c’était une rade où l’escadre pouvait être sans danger.

Le port ou la rade de Seguatanéio ou Chequetan est à 17° 36′ de latitude septentrionale,