Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/324

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des vents alisés, et de porter vers les côtes de Californie à la faveur des vents d’ouest, qui règnent ordinairement sous des latitudes plus avancées. Ensuite, dans la vue d’abréger le voyage et le retour, on changea le lieu de l’étape du commerce ; et du Callao au Pérou, il fut transporté à Acapulco, qui est un port du Mexique.

Manille tire principalement de la Chine et autres pays des Indes les marchandises qui conviennent au Mexique et au Pérou. Telles sont les épiceries des Moluques, les soieries de la Chine, et surtout des bas de soie, dont il ne se transporte pas moins de cinquante mille paires par an ; quantité d’étoffes des Indes, de mousselines, de toiles peintes et d’autres espèces, sans parler des ouvrages d’orfèvrerie, dont la plus grande partie vient des Chinois établis à Manille même, où l’on compte plus de vingt mille domestiques et ouvriers. Toutes ces marchandises sont transportées sur un grand vaisseau qui se nomme le Galion, et quelquefois par deux qui partent tous les ans de Manille pour Acapulco.

Ce commerce n’est pas libre pour tous les Espagnols des Philippines ; il est restreint à certaines personnes, par diverses ordonnances rédigées dans le même esprit que celles qui regardent les vaisseaux de registre qui partent de Cadix pour les Indes occidentales. C’est le roi d’Espagne qui entretient les galions de Manille, et qui en paie les officiers et l’équi-