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mis de passer sans être aperçu ; mais les doutes recommencèrent. D’ailleurs tous les équipages avaient besoin d’un port pour s’y rafraîchir. Anson prit le parti d’envoyer, à la faveur de la nuit, une chaloupe dans le port d’Acapulco, sur la foi de quelques Américains qui assurèrent qu’elle pouvait se procurer des éclaircissemens sans être découverte. L’officier qui la commandait revint cinq jours après : il n’avait rien trouvé qui ressemblât à un port dans l’endroit où les prisonniers espagnols plaçaient Acapulco ; il avait rangé la côte pendant trente-deux lieues ; et dans toute cette étendue il n’avait vu que de grandes plages sablonneuses, où la mer se brisait avec tant de violence, qu’une chaloupe n’y pouvait aborder. Enfin, il avait aperçu de loin, à l’est, deux mamelles qui, par leur figure et leur latitude, devaient être celles d’Acapulco ; mais, se trouvant à la fin de ses provisions, il avait été forcé de retourner vers l’escadre.

Sur la dernière partie de ses observations, on fit voile vers l’est pour s’approcher d’Acapulco. Le 13 février, on eut la vue d’un pays élevé qu’on prit d’abord pour celui qu’on cherchait, mais qu’on reconnut ensuite pour le haut pays de Seguaténeio. Une seconde chaloupe, qui fut envoyée à la découverte, rapporta qu’elle avait reconnu le port d’Acapulco, et qu’il était au moins éloigné de cinquante lieues. Elle s’était avancée jusqu’au dedans de l’île, qui est à l’ouverture de ce port, sans qu’un