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était plus sur sa route ; mais, quoiqu’elle soit vantée par les relations de quelques flibustiers, l’expérience lui avait appris à se défier d’un témoignage si suspect. D’ailleurs, en allant à Quibo, il n’était pas sans espérance de voir tomber entre ses mains quelque vaisseau de Panama.

Il porta donc vers Quibo, avec huit bâtimens qui donnaient à son escadre l’apparence d’une flotte considérable ; et le 19, à sept milles de distance, il découvrit le cap Blanc, qui est à 4° 15′ de latitude méridionale ; et comme tous les vaisseaux qui remontent ou qui descendent le long de cette côte ne manquent point de venir le reconnaître, il peut passer pour une excellente croisière. Le 22 au matin on vit l’île de Plata, et l’après-midi la pointe de Manta. Comme la ville du même nom n’en est pas éloignée, le Glocester prit cette occasion pour se délivrer de ses prisonniers. Le 25 on eut la vue de l’île de Gallo. Ensuite on traversa la baie de Panama, dans l’espérance d’aller directement rencontrer l’île de Quibo ; mais les vents rendirent l’approche de cette île fort difficile à l’escadre. Comme, après avoir passé la ligne, on quitte le voisinage de la Cordilière, et qu’on approche de l’isthme, où la communication libre de l’atmosphère, de l’est à l’ouest, n’est plus interrompue par cette prodigieuse chaîne, on s’aperçut en peu de jours qu’on avait tout-à-fait changé de climat. La chaleur devint aussi étouffante que sur les côtes du Brésil. On eut, jusqu’à de latitude septentrionale, des cal-