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moins qu’en concertant ses opérations avec ceux qui commandaient les forces anglaises dans la mer des Caraïbes, il ne pût se rendre maître de Panama même. Cette conquête, ajoute l’auteur, aurait mis proprement les Anglais en possession des richesses du Pérou, ou, tout au moins, d’un équivalent pour ce que l’Angleterre aurait exigé de l’une ou l’autre branche de la maison de Bourbon.

Telles étaient encore les grandes vues d’Anson malgré la faiblesse de son escadre ; mais en examinant les papiers qui s’étaient trouvés à bord du Carmel, il y apprit que l’attaque de Carthagène avait manqué. Ce contre-temps le fit renoncer à ses espérances. Il ne lui restait que celle de voir arriver à la pointe méridionale de la Californie, ou sur la côte du Mexique, le galion de Manille, qui devait être en route pour Acapulco ; et cette traversée ne demandant pas plus d’un mois ou cinq semaines, il se voyait le double du temps dont il avait besoin, parce que ce vaisseau n’arrive point à Acapulco avant le milieu de janvier. Cependant, comme l’eau commençait à manquer sur tous les bâtimens de l’escadre, il ne fallait pas penser à partir pour la Californie sans avoir pourvu à des nécessités qui pouvaient devenir plus pressantes. Païta lui avait à peine fourni de l’eau pour les besoins journaliers. Après avoir consulté les journaux des voyageurs, il choisit pour aiguade l’île de Quibo, située vers l’entrée de la baie de Panama. L’île des Cocos