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avec beaucoup de force autant de fontaines de sang. Pour en déterminer la quantité, on en tua d’abord un à coup de fusil, et lui ayant ensuite coupé la gorge, on mesura le sang qui en sortait. Il s’en trouva deux barriques pleines, outre celui qui restait encore dans les veines. Ces animaux ont la peau couverte d’un poil court, de couleur tannée claire ; mais leur queue et leurs nageoires qui leur servent de pieds, sont noirâtres. Les extrémités de leurs nageoires ne ressemblent pas mal à des doigts, qui sont armés chacun d’un ongle, et joints ensemble par une membrane qui ne s’étend pas jusqu’au bout. Outre la grosseur qui les distingue des phoques communs, ils en diffèrent encore, surtout les mâles, par une espèce de grosse trompe qui leur pend du bout de la mâchoire supérieure, de la longueur de cinq ou six pouces. Cette partie ne se trouve pas dans les femelles, ce qui les fait distinguer des mâles au premier coup d’œil, outre qu’elles sont beaucoup plus petites. Les matelots anglais donnaient le nom de pacha au plus gros mâle, parce qu’il était toujours accompagné d’un nombreux sérail. Ces animaux passent tout l’été dans les flots, et l’hiver à terre. C’est dans la seconde de ces deux saisons qu’ils s’accouplent, et que les femelles mettent bas. Leurs portées sont de deux petits, qui naissent de la grandeur d’un phoque commun dans toute la sienne, et qui tètent leur mère.

Les lions marins, pendant tout le temps qu’ils