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sur la plage les Indiens qui invitaient les Espagnols à descendre à terre en leur montrant les bananiers, les cocotiers, et d’autres arbres qui formaient des bosquets, entre lesquels on apercevait des champs cultivés, arrosés par des ruisseaux d’eau vive.

Quiros, au milieu de ce grand nombre de terres qui se présentaient à la fois à la vue dans différentes directions, se décida à faire route le lendemain sur celle qui restait à l’ouest de Nuestra-Señora de la Luz. Il s’avança vers sa partie méridionale ; mais, avant d’y parvenir, une autre terre, plus grande et plus élevée, se présenta dans le sud-est ; ce qui ne l’empêcha pas de poursuivre son premier projet. À mesure qu’on approchait de Nuestra-Señora de la Luz, on distinguait des colonnes de fumée qui s’élevaient des sommets de toutes les montagnes. Des pirogues, se détachant de la côte et s’arrêtant auprès des vaisseaux, multipliaient les signes de paix et d’amitié. La capitane expédia une chaloupe armée pour aller à la recherche d’un port. Elle fut bientôt rendue à la côte. Les Espagnols arrivèrent à l’embouchure d’une grande rivière qui coulait à travers les roches et les vallées, et prenait sa source dans les montagnes voisines. Ils virent sur la plage une foule innombrable d’Indiens de trois couleurs distinctes : les uns bronzés, les autres presque noirs, d’autres absolument blancs, avec la barbe et les cheveux blonds ; ce qui les étonna fort, et leur parut un indice