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sur des bancs de sable, où ils pensèrent périr. Ils ne purent aborder qu’à la nuit, et la passèrent d’une manière fort incommode, et craignant sans cesse d’être attaqués par les sauvages dont ils entendaient les cris ; au jour, ils regagnèrent les vaisseaux et l’on quitta cette côte.

Roggeween suivit la côte nord-ouest de la Nouvelle-Bretagne ; puis, arrivé à la vue de la Nouvelle-Guinée, il continua de faire route dans la même direction. « Nous découvrîmes tant d’îles dans cette traversée, dit Behrens, que leur grand nombre nous empêcha d’imposer des noms à chacune d’elles. Cependant notre misère était au comble ; il ne restait pas sur les deux vaisseaux dix hommes bien portans. Notre faiblesse nous mettait hors d’état de tenter une descente ; enfin nous attérîmes aux îles de Moa et d’Arimoa, situées près de l’île Schouten, à au sud de la ligne.

» On envoya les canots à terre. Les naturels vinrent au-devant de nous dans leurs pirogues. Ils étaient tous armés d’arcs et de flèches, les femmes, les enfans, aussi-bien que les hommes. Nous leur montrâmes des miroirs, de la verroterie, des couteaux ; ils reçurent volontiers nos présens, et bientôt nous rapportèrent des cocos et des bananes, en nous accompagnant jusqu’à nos vaisseaux, sans témoigner la moindre crainte. On leur fit voir différent objets pour savoir si quelques-uns leur plaisaient, afin de les troquer contre des vivres ; ils ne