Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/25

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les naturels appelaient cette île Taumaco. Leur brave chef nommé Toumay avait fait entendre à Quiros qu’il trouverait un grand continent par une latitude plus méridionale que onze degrés, qui est celle de Santa-Cruz, et qu’en dirigeant sa route vers le sud il trouverait Manicolo, grande terre très-fertile, très-peuplée, qui se prolonge dans le midi. Il lui apprit aussi le nom de soixante îles qui n’étaient pas fort éloignées de Taumaco. Il paraît que sur ces indications Quiros, après quelques jours de navigation à l’ouest, dirigea sa route vers le sud pour aller à la recherche de cette terre de Manicolo, que Toumay lui avait dépeinte comme fertile en productions de tout genre, riche en plantes, en animaux, et dont les côtes abondaient en nacre de perles et en perles.

Quiros quitta l’île de Taumaco le 16 avril ; mais les vents contraires l’empêchèrent de beaucoup s’éloigner de la côte. Le lendemain, un des insulaires arrêtés sauta par-dessus bord, ce qui obligea de garder à vue celui qui restait sur la capitane ; les deux autres étaient à bord de l’amirante.

Le 21 avril, au soir, on eut connaissance d’une terre dans le sud-est ; on manœuvra, pour s’en approcher avec précaution pendant la nuit. Torrès alla la reconnaître dans un canot ; il n’y découvrit aucun mouillage pour la flotte. Les Indiens avec lesquels il communiqua lui firent présent de fruits et d’une pièce d’étoffe tissue de feuilles de palmier. Il apprit