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« Ces îles, dit Behrens, présentent de toutes parts les objets les plus rians : elles sont entrecoupées de montagnes et de vallées très-agréables ; quelques-unes ont quinze, vingt, et même trente lieues de circuit : les côtes offrent partout un bon ancrage et de sûrs abris. Il paraît que chaque famille s’y gouverne à part : les propriétés sont, autant que nous pûmes le voir, séparées les unes des autres de la même manière qu’on le voit dans l’île de Pâques. Elles furent nommées îles de Bauman, du capitaine du Tienhoven, qui en avait fait la découverte.

Les insulaires s’empressèrent de venir en pleine mer offrir aux vaisseaux toutes sortes de poissons, des cocos, des bananes et d’autres fruits d’excellente qualité ; on leur donna en échange des colifichets d’Europe et des quincailleries. « Ces îles doivent être bien peuplées, observe Behrens, puisqu’à notre arrivée le rivage était couvert de plusieurs milliers d’hommes et de femmes. La plupart des hommes portaient des arcs et des flèches. Parmi eux était un homme d’une figure vénérable, et distingué par son extérieur ; il monta dans un canot, accompagné d’une femme jeune et blanche qui s’assit à ses côtés ; les autres pirogues entouraient la sienne avec empressement et lui faisaient cortége. Aux honneurs qui lui étaient rendus, nous jugeâmes que c’était le chef de la peuplade.

» Les naturels de ces îles sont blancs ; ils ne