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pour la parcourir ; mais un vent violent de la partie de l’ouest le força d’abandonner le mouillage ; événement heureux pour les habitans qu’il délivra d’hôtes aussi féroces. L’escadre erra pendant quelques jours à la hauteur de l’île, toujours dans l’espoir de trouver la terre de Davis, et toujours sans succès ; elle avait d’abord fait route au sud-ouest ; elle se dirigea ensuite à l’ouest-nord-ouest, cinglant ainsi à travers cette partie du grand Océan équinoxial connue dans les anciennes relations sous le nom de mer mauvaise de Schouten.

Elle avait déjà fait huit cents lieues depuis l’île de Pâques sans voir aucune terre, jusqu’à ce qu’enfin, à la hauteur de 15° 30′ de latitude méridionale, elle découvrit une île dont le terrain était très-bas, et dont les côtes paraissaient couvertes de sable jaunâtre. Comme on aperçut au milieu de l’île une espèce de lac, les chefs présumèrent que c’était l’île des Chiens, découverte par Le Maire et Schouten. Behrens pense que c’est une terre différente, et la nomme Carls-Hof (Cour de Charles). Son circuit parut être de trois lieues ; on s’éloigna de cette île sans s’être assuré de ce que ce pouvait être. Sa position est 15° 38′ de latitude sud, 147° 35′ à l’ouest de Paris.

Les vents alisés commençaient à varier et à se ranger du sud-ouest, changement qui est un indice assez certain du voisinage d’une terre. Cet indice ne trompait pas ; car, dès la