Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/234

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nous fîmes voile pour l’île de Juan Fernandès, dont nous eûmes connaissance le 16 ; et le 18, en approchant de terre, nous aperçûmes le Tienhoven, qui depuis plus de trois mois s’était séparé de l’escadre. »

Les trois vaisseaux réunis reprirent la mer à la fin de mars, et dirigèrent leur route à l’ouest-nord-ouest pour trouver la terre vue par Édouard Davis en 1687. On ne la rencontra pas dans la position indiquée. Cependant de nombreux vols d’oiseaux de mer, des variations dans la direction du vent, signe assez certain de la proximité d’une terre, et d’autres particularités semblaient promettre à Roggeween qu’il en devait apercevoir une. Enfin le 6 avril il découvrit une île à laquelle il donna le nom d’île de Pâques (Paassen eylandt). Elle est par 27° 8′ de latitude sud, et 112° 4′ de longitude à l’ouest de Paris.

« La galère approcha de l’île, dit Behrens, et nous dit qu’elle paraissait fertile et que des colonnes de fumée annonçaient qu’elle était habitée. Le lendemain un insulaire vint au-devant de nous dans sa pirogue, et monta sans hésiter à bord de l’amiral, où on lui donna d’abord une pièce de toile pour se couvrir, car il était tout nu, ensuite de la verroterie et d’autres bagatelles pour se parer. Il pendit tous ces objets autour de son cou avec un poisson sec. Son corps était peint de toutes sortes de figures. Ses oreilles, extrêmement longues, pendaient jusqu’à ses épaules ; il était