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mouvement devait ressembler au plus à celui qu’il éprouverait dans une tempête. D’ailleurs, pendant tout le tremblement de Pisco, la surface de la mer était unie, et ses flots n’étaient point élevés. Toute l’agitation devait être intérieure, puisque le vent ne se mêla point au tremblement de terre ; enfin les habitans assuraient que dans ces accidens, si la caverne terrestre où le feu est renfermé va du septentrion au midi, et si la ville est aussi dans cette situation, toutes les maisons ne manquent point d’être renversées ; au lieu que, si ce feu souterrain prend une ville dans sa largeur, le tremblement fait moins de ravages. La Barbinais adopta volontiers cette opinion, après avoir été bien informé que celui de Pisco ne fut presque pas sensible à cent lieues vers l’ouest, et que depuis cette ville jusqu’à cent lieues au-delà du midi au nord, toutes les villes et tous les villages furent entièrement renversés.

Du Pérou il se rendit à Guam, puis au port d’Emouy, dans la province de Fokien en Chine ; ensuite, traversant l’archipel Indien et le détroit de la Sonde, il arriva à Batavia, d’où il partit pour aller au Brésil, et du Brésil il retourna en Europe.

Pendant son séjour à la Chine, le missionnaire Laurenti lui raconta plusieurs circonstances qui ne se trouvent point dans les recueils du père du Halde. Elles regardent particulièrement le fameux empereur Khang-hi, qui occupait encore le trône. Il régnait depuis