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grés ; mais ils ne s’accordèrent point dans leurs opinions, parce qu’on n’avait pas fait route en droite ligne. Pierre Fernandès, Portugais de Madère, et premier pilote, assura qu’on avait parcouru 125 degrés, qu’il évaluait à deux mille cinq cents lieues d’Espagne. Isidore Montès d’Oca, de Séville, prétendit que c’était 130 degrés, près de trois mille lieues. Quelle différence entre le même voyage d’Acapulco à Manille, qui ne prend guère plus de deux mois et demi, pendant lesquels on n’essuie pas la moindre tempête !

Son voyage d’Acapulco à la capitale du Mexique n’offre rien de remarquable ; mais celui qu’il fit aux mines de Pachuca mérite d’être rapporté.

Après avoir joui pendant quelques semaines de l’abondance et des agrémens d’une ville riche et bien peuplée, il résolut de faire cette course malgré le conseil de ses amis qui lui en faisaient craindre les dangers. On doit souhaiter de lire ici, dans ses propres termes, des observations auxquelles il attache lui-même tant de prix.

« Le 22 avril je me mis en chemin, accompagné d’un ecclésiastique espagnol qui voulut me servir de guide pendant l’espace de deux lieues, jusqu’au village de Téchichéac : il voulut m’y retenir à coucher ; mais je fus dégoûté de cet hospice par une querelle du curé de ce village avec le gouverneur américain du canton, qui se termina par quelques coups de