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mogol, un homme intelligent peut acheter des diamans de Golconde, des rubis, et d’autres pierres précieuses, dont le transport est aisé par terre ; ensuite des perles à Bender-Congo et dans le golfe Persique. Il peut s’avancer de là vers Bassora, d’où, traversant le grand désert, il se rend par Alep à Alexandrette pour retourner à Malte ou à Livourne. Celui qui voudrait donner plus d’étendue à sa course irait par terre du golfe Persique à Ispahan, où il prendrait la voie des caravanes pour se rendre à Alep par la route de Bagdad, s’il n’aimait mieux descendre par Tauris, Érivan et les provinces de l’Arménie, jusqu’à Trébisonde sur la mer Noire, et de Trébisonde à Constantinople.

Gemelli partit de Naples en 1693, attérit à Alexandrie et visita l’Égypte, vint s’embarquer à Damiette pour aller parcourir la Palestine, vit Smyrne, Constantinople, Trébisonde, l’Arménie, la Géorgie, la Perse et les Indes ; il connut dans ce pays, en 1695, le fameux Aurengzeb, dont la vieillesse n’avait pas ralenti l’activité ; à Goa, Gemelli s’embarqua pour Canton.

À la distance d’un mille de Macao, la nature a placé une petite île qui se nomme l’Île-Verte, et qui appartenait aux jésuites. Son circuit n’est que d’un mille ; et quoiqu’elle ne soit qu’un rocher stérile, ils avaient une maison de récréation assez commode, environnée de quelques arbres fruitiers. Carreri s’y étant fait trans-